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En marche ! dénonce un piratage « massif et coordonné » de la campagne de Macron


En marche ! dénonce un piratage « massif et coordonné » de la campagne de Macron Le mouvement fondé par l’ancien ministre de l’économie évoque une tentative de déstabilisation de l’élection présidentielle française. Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 06.05.2017 à 00h21 • Mis à jour le 06.05.2017 à 07h46 Abonnez vous à partir de 1 € Réagir AjouterPartager (1 469)Tweeter Dans un communiqué diffusé dans la nuit du vendredi 5 mai au samedi 6 mai, l’équipe du candidat à la présidentielle Emmanuel Macron a dénoncé une « action de piratage massive et coordonnée » d’informations « internes de nature diverse (mails, documents comptables, contrats…) » de sa campagne électorale. Ce texte d’En marche ! a suivi la publication en ligne, plus tôt dans la soirée, de nombreux documents présentés comme des #MacronLeaks sur les réseaux sociaux. « Les fichiers qui circulent ont été obtenus il y a plusieurs semaines grâce au hacking de boîtes mail personnelles et professionnelles de plusieurs responsables du mouvement », selon le communiqué. « Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents afin de semer le doute et la désinformation », met par ailleurs en garde l’équipe de M. Macron. Lire aussi : Comment En marche ! a traqué et cherché à déjouer les rumeurs et les intox « Nuire au mouvement En marche ! Selon le texte, « l’ambition des auteurs de cette fuite est de toute évidence de nuire au mouvement En Marche ! à quelques heures du second tour de l’élection présidentielle française ». « Bien évidemment, les documents provenant du piratage sont tous légaux et traduisent le fonctionnement normal d’une campagne présidentielle. Leur diffusion rend publiques des données internes mais n’est pas de nature à nous inquiéter sur la remise en cause de la légalité et de la conformité des documents concernés. » « Il ne s’agit en effet pas d’une simple opération de piratage mais bel et bien d’une tentative de déstabiliser l’élection présidentielle française, estime l’équipe de M. Macron. Il importe par conséquent de prendre en considération la nature des documents fuités, de bien prendre conscience de ce qu’une grande partie d’entre eux sont purement et simplement des faux et l’opportunité de l’écho à donner à cette opération de déstabilisation. » Face à « la gravité des faits », le communiqué d’En marche ! assure encore que le mouvement prendra « toutes les initiatives nécessaires auprès des acteurs publics et privés pour faire la clarté sur cette opération inédite dans une campagne électorale française ». Des « attaques répétées » Ces derniers mois, M. Macron avait dénoncé des « attaques répétées » sur le site Internet de sa campagne, commises par des hackers. En février, les serveurs de son mouvement avaient été coupés durant quelques minutes à la suite d’attaques venant d’Ukraine. En mars, En marche ! avait été la cible de tentatives de hameçonnage (« phishing ») attribué à un groupe russe, selon l’entreprise japonaise de cybersécurité Trend Micro. L’équipe de l’ancien ministre de l’économie soupçonne aussi Moscou d’avoir voulu favoriser des candidats favorables à un rapprochement avec la Russie, comme sa rivale du second tour Marine Le Pen (Front national). Le Kremlin a démenti à plusieurs reprises ces accusations, affirmant n’avoir « jamais eu l’intention de gêner les affaires intérieures d’un pays ». Lire aussi : Une campagne présidentielle plombée par les rumeurs, les intox et les « fausses informations » Sur Twitter, l’extrême droite a beaucoup relayé, vendredi soir, les documents piratés, qui sont accessibles via un lien diffusé par le site WikiLeaks, qui assure au passage ne pas être à l’origine de cette opération. « Les #Macronleaks apprendront-ils des choses que le journalisme d’investigation a délibérément tues ? Effrayant, ce naufrage démocratique », a lancé le vice-président du FN, Florian Philippot, juste avant minuit, heure de la fin de la campagne officielle. De son côté, la Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle (CNCCEP) a recommandé samedi aux médias « de ne pas rendre compte du contenu » des données internes à l’équipe de M. Macron. L’instance rappelle ainsi dans un communiqué « que la diffusion de fausses informations est susceptible de tomber sous le coup de la loi ». La CNCCEP avait été saisie, dans la soirée de vendredi par En marche !